Sauvegarder et renforcer le financement en faveur de la lutte contre le VIH
- Karim Benbrahim
- 8 avr.
- 2 min de lecture

Le populisme de Donald Trump, les ruptures qu’il entend marquer avec nombre de positions américaines, provoquent des désordres préoccupants à l’échelle planétaire, et les politiques de santé n’échappent malheureusement pas à cette règle. L’objectif de mettre fin d’ici 2030 à l’épidémie d’infection par le VIH, pris dans le cadre du programme ONUSIDA, est aujourd’hui menacé par l’annonce faite par l’administration américaine en mars dernier de supprimer 83 % des contrats de l’Agence des États-Unis pour le développement international.
Jusqu’alors premier contributeur à la lutte mondiale contre le sida et au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, les États-Unis opèrent un revirement aussi brutal que lourd de conséquences.
Baisse de la distribution de traitements antirétroviraux, réduction des campagnes de prévention, fermeture de cliniques : les premières conséquences de cette décision sont déjà visibles, et nous pouvons craindre une forte augmentation des contaminations ainsi qu’une aggravation des inégalités sanitaires mondiales, au détriment des populations les plus vulnérables. Selon ONUSIDA, cette décision américaine pourrait entraîner, d’ici 2029, une multiplication par 6 du nombre de nouvelles infections et une multiplication par 10 du nombre de décès liés au sida.
Face à ce désengagement, l’Europe ne peut pas rester spectatrice. Cette proposition de résolution appelle ainsi l’Union européenne à renforcer son engagement et à affirmer son leadership dans la lutte contre le VIH.
Près de 40 millions de personnes vivent aujourd’hui avec ce virus. Les avancées thérapeutiques permettent de réduire la mortalité liée au VIH et de limiter les transmissions. Ces avancées médicales peuvent changer la donne, mais à la condition d’être accessibles à toutes et tous, partout sur la planète.
L’objectif d’éradiquer l’épidémie d’ici 2030 est toujours à portée, mais il exige un engagement politique clair et ambitieux. Pour être gagnée, la bataille contre le sida nécessite le renforcement des coopérations internationales, qu’il s’agisse du soutien européen auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida ou du renforcement de la coopération scientifique internationale.
Face au désengagement américain, la lutte contre le sida doit rester au cœur des priorités européennes.
Cette proposition, Monsieur le rapporteur, est une alerte, mais c’est aussi un appel à l’action — et le groupe socialiste la soutiendra pleinement.
Vous pouvez retrouver l'intervention complète sur YouTube en suivant ce lien : https://youtu.be/Kl_Jgt47wb0
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