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Intervention sur le rapport relatif aux effets de l’intelligence artificielle sur l’activité et la compétitivité des entreprises françaises

Commission des affaires économiques - 24 septembre 2025
Commission des affaires économiques - 24 septembre 2025

Merci Madame la Présidente, Madame et Monsieur les rapporteurs, chers collègues.


Avec l'intelligence artificielle, nous sommes face à une révolution technologique dont les implications sont encore difficiles à apprécier. L'IA suscite à la fois un fort optimisme car elle promet des gains considérables en efficacité, en qualité de production. Je prendrai juste un exemple en citant la détection plus précoce de certaines maladies qui peuvent être permises par l'IA. L'IA soulève aussi de fortes inquiétudes, risques de perte d'emploi, manipulation et désinformation, contrôle des données sensibles, dépendance accrue à des acteurs étrangers. Nous devons donc créer les conditions qui permettront de faire de cette révolution technologique un levier de progrès partagé. Je veux donc revenir avec vous sur quelques-uns des défis qui me semblent poser et vous interroger sur les préconisations que vous pouvez formuler.


D'abord, la souveraineté numérique et industrielle. L'IA repose sur des infrastructures critiques, parmi lesquelles, par exemple, les data centers et les clouds, qui stockent et traitent les données nécessaires à son fonctionnement. Sans ces briques de base, aucune IA ne peut voir le jour. Or, elles sont aujourd'hui dominées par les États-Unis et la Chine. Et si nous ne parvenons pas à rattraper notre retard, alors nous dépendrons de leurs choix technologiques, réglementaires et politiques. Le défi est colossal. Pensez-vous qu'il soit atteignable ? À quelles conditions ? Et avec quels partenaires, monsieur le rapporteur, vous qui cherchez constamment à affaiblir l'Union européenne ? 


Deuxième enjeu que je voulais évoquer, celui de la formation et de la reconversion des salariés. L'IA va transformer profondément les métiers et elle peut être une source d'exclusion si nous ne préparons pas les salariés. L'anticipation et l'accompagnement des transitions professionnelles doivent donc être des priorités si nous ne voulons pas que l'IA devienne une cause d'exclusion du monde du travail. Est-ce que les financements actuels dans les efforts de formation, mais surtout de reconversion, vous semblent suffisants au regard du défi colossal qui est devant nous ? 


Dernier point, prévenir les risques de concentration. L'intelligence artificielle ne doit pas devenir l'outil exclusif des grandes plateformes ou des intérêts financiers particuliers. Nous devons éviter de reproduire le modèle des GAFAM, où quelques acteurs contrôlent les données, les algorithmes et la valeur créée. Cela implique des choix politiques clairs, des régulations adaptées et le soutien des acteurs européens et français capables de proposer des alternatives ouvertes et éthiques. 


Il y a évidemment d'autres points que je voudrais évoquer, parmi lesquels l'appropriation de l'IA par les petites et moyennes entreprises, ou encore la protection des droits d'auteur, mais le format de l'échange en commission ne le permet pas. Mais je ne doute pas que nous aurons rapidement ici l'occasion de revenir sur tous ces sujets. Je vous remercie.


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